mardi 6 janvier 2015

F.R.I.E.N.D.S

J'était une jeune femme plutôt insouciante, adepte du Carpe Diem.
Vis le moment présent. 

Les tracas du quotidien glissaient en général sur moi. Je ne m’embarrassait pas de soucis. La vie n'est elle pas trop courte? J'avais 20 ans, j'étais jeune et j'étais en pleine forme.

J'étais celle qui rit, celle qui écoute, celle qui est toujours partante pour une virée épique, celle qui n'a pas froid aux yeux.

J'étais cette fille là à 20 ans. Du moins, c'est ce que les autres croyaient.

Si je la recroisait aujourd'hui, je lui dirais de ne pas mettre tant d'énergie à construire ce mur, à habiller la façade, Je lui dirais qu'on peut avoir des failles, que les montrer n'est pas une faiblesse, qu'ils comprendront, et que s'ils ne comprennent pas, c'est qu'ils n'en valent pas la peine. 
Que seuls les vrais resteront. L'histoire le montrera.

La qualité prime sur la quantité, c'est bien connu.

Je le sais aujourd'hui. Mais il y a 10 ans...

Il y a 10 ans, je voulais m'enivrer de la foule, je voulais vivre en ville, comme en quête du trop plein de compagnie. Avoir 300 contacts dans son répertoire. A quoi bon? Je le sais aujourd'hui, à rien de bon...

Il y a 10 ans, j'était celle qui masque ses blessures derrière un rire, un bon mot, une aventure d'un soir.
J'étais celle qui a tellement peur qu'ils ne l'aiment pas.
J'avais 20 ans et j'étais incroyablement entourée, mais terriblement seule, tellement peu sure de moi.

Et puis, il y a ceux qui partent, dont on n'a plus de nouvelles. Du jour au lendemain, ou au fil du temps. Parce que c'est la vie, chacun suit son bout de chemin, des chemins qui ne se croisent plus, ou parce que "elle a tellement changé depuis qu'elle s'est mise avec son nouveau mec!". Et oui, quelqu'un comptait désormais dans ma vie. Lui, rencontré il y a maintenant 11 ans. Je pense ne pas m'être trompée, avoir fait le bon choix sur ce coup là. Advienne que pourra des amitiés ou pseudo-amitiés.

Et puis, certains de ceux qui étaient toujours là n'ont pas trouvé ça tellement drôle de me voir pouponner, de ne plus être autant disponible après la naissance de Grand. Nouveau tri dans les contacts.

Et puis il y a ceux qui n'étaient pas là quand j'ai perdu papa (perdu papa... je ne m'y résous définitivement pas...). Je sais que les mots sont impossibles à trouver dans ces situations. Je ne demandais pas de mots, juste une main sur l'épaule à défaut d'une main tendue.

Et puis, Princesse est née et alors là, le fait d'être multipare éloigne encore plus ceux qui étaient restés, en s’accommodant de la situation, ou sur un malentendu. Sait on jamais, peut être est ce une maladie contagieuse, peut être que ca va aussi leur tomber dessus.

Le recul de mes 30 ans me permet aujourd'hui de faire un bilan plutôt positif de tout ca.

Aujourd'hui, je vis au vert, avec les miens. Je passe le plus clair de mon temps libre avec mon homme et mes enfants. Je m'implique dans la vie de mes enfants via les associations. Je n'ai plus 300 contacts dans mon répertoire.

Et puis, il y a elles. Elles sont trois. Ce sont mes amies les plus chères. Elles étaient là. Quoi qu'il arrive. Elles ont rit avec moi dans les bons moments et ont su poser leur main sur mon épaule dans les mauvais. 
Elles étaient là et je suis là. 
Ce qui peut nous paraître évident mérite d'être exprimé. Je les aime et elles m'aiment. On se l'est dit.
On se connaît depuis des lustres maintenant. On se connait par coeur.

Avec elles, je peux me montrer telle que je suis, avec mes forces, mes faiblesses et réciproquement. 
Pas de jugement, juste de la compassion et une amitié à toute épreuve. 
On s'enrichit de nos différences. Et c'est là toute la différence.


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