dimanche 25 janvier 2015

Maman...

Grand a été assez malade ce week end. On a eu droit à 40 de fièvre depuis hier midi et quelques heures de répit pour lui avec des rechutes à 38,5.

Etant donné que je suis entrain de faire mon préavis de démission, je ne peux pas prendre de jour de congé pour rester avec lui et Monsieur prend déjà mardi pour emmener Princesse au CHU.

Dans ces cas là, Elle est toujours là, prête à déplacer les montagnes (c'est le cas de le dire).
Toujours d'ailleurs, pas que dans ces cas là. Elle est toujours là. Elle fera donc 1h30 de route, demain matin, au petit jour, pour venir veiller son tout petit.

Elle, c'est ma maman. 

J'ai la chance d'avoir une relation exceptionnelle avec ma mère.

Ma mère est de ces femmes qui ne se ménagent pas. Une volonté de fer, un caractère bien trempé et une tendresse infinie.

Ma mère n'a pas toujours eu la vie facile. Sa petite enfance n'a pas été toute rose. Un milieu assez rude, des parents exigeants, avec eux même et leurs enfants. 
Puis elle a rencontré celui qui allait devenir son mari. Elle l'a épousé contre l'avis de son propre père. Et autant dire que ces choses ne se faisaient absolument pas à l'époque!

Quand mes Grands Parents ont vieilli, c'est pourtant elle qui les a accueillis dans sa maison, qui a veillé sur eux, en a pris soin, en plus de ses trois enfants, dont deux en bas âge, de son quotidien de femme d'exploitant agricole et de tout le reste.

Ma mère attendait sa retraite avec impatience, pour pouvoir sillonner les routes de France et d'ailleurs avec mon père. Ses projets se sont effondrés quand elle est devenue veuve à la veille de ses soixante ans.

Ma mère est de loin la femme la plus exceptionnelle que je connaisse.
Elle est ma référence, mon phare dans la tempête, ma bouée de sauvetage.

C'est elle qui a fait de moi la femme et la mère que je suis aujourd'hui.

Son credo: "sois indépendante ma fille, ne te laisse pas dicter ta conduite par qui que ce soit, assume tes choix et affirme toi".

Elle aime Monsieur comme si il était son propre fils, mais elle me pousse à ne pas être QUE sa femme, QUE la mère de ses enfants. Elle me pousse à être Moi.

C'est grâce à elle que j'ai tenu bon, mes premières semaines de maman, à ne pas comprendre ce bébé qui pleurait sans cesse, qui ne dormait jamais. C'est elle qui m'a dit de me faire confiance et de lui faire confiance, à ce tout petit. C'est elle qui m'a donné des conseils, sans jamais aucune ingérence dans cette nouvelle vie qui débutait pour moi. C'est elle qui m'a pris mille fois dans ses bras quand je pleurais de désespoir, de fatigue, d'usure..

C'est sur elle que je peux compter. Toujours.

Je ne suis pas systématiquement d'accord avec elle, notamment sur la manière dont elle infantilise encore mon frère, ce "petit dernier" de 26 ans. Mais finalement, après tout ce qu'il a traversé et lui a fait traverser, qu'elle agisse comme bon lui semble. Il restera son cadet, son seul garçon, et celui qui a creusé le plus de rides sur son front. Une à chaque problème de santé, une à chaque hospitalisation.

Ces marques du temps qui sillonnent son visage, j'y suis aussi pour quelque chose. Je n'ai pas toujours été facile avec Elle. Je lui en ai donné du souci.
J'étais la spontanée, la fougueuse, prête à partir sur un coup de tête, n'importe où, avec n'importe qui.
A coté de ma sœur la raisonnable et de mon frère le casanier, j'étais celle sur qui personne n'avait d'emprise. La difficulté de trouver sa place. L'enfant du milieu.

Et malgré le fait que je lui en ai fait voir de toutes les couleurs, elle est restée, elle est toujours là. 

Et demain matin, au petit jour, elle prendra la route pour venir veiller son tout petit.




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