Cette semaine, je suis allée à une conférence sur les émotions des enfants.
Alors comme ça, ça peut paraître un peu large et j'avais vraiment peur que l'approche soit très philiosophique et non pratico-pratique.
Au vu du caractère bien trempé de mes Loustics, j'avais surtout besoin d'outils et de pistes de réflexion pour les aider à avancer et à gérer ca.
Justement, le truc, c'est qu'à leur âge, ils ne PEUVENT pas "gérer ca".
Mon Grand à 4 ans et demi et Princesse a 20 mois. Elle n'a pas encore passé le cap du Terrible Two, elle est jusque là assez facile à gérer, même si c'est une grande comédienne, donc coté expression de l'émotion, avec elle, on sait à peu près où est ce qu'on va.
Grand lui, c'est un peu différent. C'est une vraie pile électrique qui peut passer d'un état de bonheur extrême à la plus noire des colères en une fraction de seconde.
Le truc, c'est que jusqu'à au moins 5 ans (voir plus, ne faites pas de croix sur le calendrier jusqu'au jour béni!), le cerveau de l'enfant n'est pas assez mur pour savoir "gérer" ses émotions. Il livre donc tout, comme ca, en vrac, et ensuite, débrouille toi pour faire le tri.
L'intervenante avait un discours très déculpabilisant, elle arrive à nous faire passer la pilule avec humour, et même si je ne retiendrais pas tout de ce qu'elle a pu nous dire, il reste quand même certaines clés.
La première, c'est qu'en cas de grosse colère, ou de gros chagrin, c'est mieux de se mettre à hauteur de l'enfant pour s'adresser à lui (ben oui, ca va de soi, mais c'est bien de le rappeler aussi, dixit celle qui braille sur son gosse qui lui même braille à l'étage du dessus!!)
Ensuite, accueillir l'émotion, demander pourquoi, reformuler, comprendre cette colère (sans pour autant céder à l'enfant, mais lui dire au moins qu'on comprend pourquoi il est fâché) ou le chagrin.
Enfin, montrer au marmot que ce n'est pas parce qu'il crie et pleure qu'on ne l'aime plus.
Un enfant qui hurle, crie, se met à taper des pieds ou à se rouler par terre, à cet âge là, cherche bien évidemment à attirer l'attention, à tester les limites. Ce à quoi il faut répondre par, je vous le donne en mille, de l'attention, et des limites (je vous ferai grâce du "un enfant qui n'a pas de limites finira à coup sur en thérapie à 40 ans", ben ouais, la faute de la mère, encore elle!).
Alors, de l'écoute de la communication, de l'amour... C'est suffisant?? Et ben non, pour sur!! Une des autres clés, c'est d'accepter d'avoir soi-même, en tant que parents, des émotions, et de parfois se laisser un peu déborder.
Oui, on peut pleurer parce qu'on est triste, sans se cacher de ses enfants
Oui, on peut crier parce qu'on est en colère ou fatigué(e)
Oui, on peut sauter de joie parce qu'on vient de recevoir une très bonne nouvelle.
L'essentiel est d'en parler avec eux, de s'excuser de s'être emporté (quand la pression est un peu retombée, hein!!), de dire pourquoi on pleure, pourquoi on est triste (même si c'est pas marrant à raconter, ce sera toujours moins pire que les films qu'ils pourront se faire si on ne dit rien)
Nous sommes les modèles de nos enfants. Ces petites éponges nous copient, nous imitent, et nous revoient en pleine face nos comportements. Si ils voient leurs parents exprimer leurs émotions, en parler, se planter, s'excuser, ce sera pour eux un cheminement naturel que de reproduire cette attitude.
Un enfant ne sait pas taire ses émotions (oui, je sais, pourtant, ça ferait des vacances!!), et ce ne serait pas sain pour lui qu'il le fasse.
Alors, c'est pas facile, de prendre le temps (oui, même le matin à 8h10), et je suis la première à le dire, mais depuis cette conférence, j'essaie d'appliquer ce que j'ai appris, d'utiliser quelques clés, et croyez le ou non, mais ca marche un peu (bon, ca fait que 4 jours aussi, hein!!)
Et je lâche prise, pas sur les valeurs, pas sur l'essentiel, mais finalement, si la règle, c'est de se brosser les dents, on s'en fout que ce soit avec ou sans dentifrice, non? En tous cas, le "sans dentifrice" me fait gagner 10 minutes de gémissements le matin...